Le magazine de référence The Economist a dédié une colonne à l’un des travaux du professeur Marlon Seror, co-écrit avec Alberto Alesina, David Yang (Harvard University et NBER), Yang You (Hong Kong University) et Weihong Zeng (Xi’an Jiaotong University).
Ce travail, intitulé « Persistence Despite Revolutions », pose la question suivante : peut-on éliminer la reproduction des élites en éradiquant les inégalités de richesse et d’éducation ? Pour répondre à cette question, les auteurs se penchent sur l’histoire de la Chine, où deux révolutions – la Révolution Communiste et la Révolution Culturelle – ont exactement mené un tel projet. Grâce à des annales locales nouvellement numérisées et à des données de recensement et d’enquête-ménage, ils montrent que les révolutions ont bien réussi à homogénéiser la population chinoise à court terme. Toutefois, les inégalités qui caractérisaient la génération d’avant les révolutions refont surface un demi-siècle après. Les individus dont les grands-parents appartenaient à l’élite prérévolutionnaire gagnent aujourd’hui 12% de plus et sont significativement plus éduqués que le reste de la population. Les auteurs mettent en avant le rôle du capital humain ainsi que du capital social dans ce rebond spectaculaire : les anciennes élites ont réussi à transmettre à leurs descendants certains savoirs et valeurs qui leur permettent aujourd’hui de se hisser au niveau de la nouvelle élite communiste, malgré la répression dont elles ont été victimes et la destruction de leur capital il y a 70 ans.